Le 11 mai nous amorcions la période tant attendue de déconfinement. Qui aurait cru que la France s'arrêterait ainsi, tétanisée, cloîtrée, silencieuse pendant deux mois ?! Nous retrouvons un peu sonnés le bruit familier des voitures, croisons des passants (masqués) dans les rues, les magasins rouvrent enfin et le soleil accompagne ce retour à un semblant de normalité. De ces semaines confinées je garderai un sentiment partagé, l'impression de vivre un moment singulier, inédit, qui va bousculer notre façon de voir les choses, de travailler, met au jour de belles solidarités et des replis sur soi, côtoie le pire et le meilleur. Le courage, l'engagement et la solidarité des soignants que nous avons applaudis chaque soir. La créativité et le dynamisme de ceux qui ont contribué à aider, fabriquer, soutenir, inventer. Le formidable élan individuel et collectif via les associations. Mais aussi la peur, la cupidité, l'égoïsme de certains.
De cette crise il nous faut sortir plus forts, plus conscients des enjeux de demain, plus respectueux les uns des autres, plus inventifs aussi et unis si nous voulons surmonter les problèmes sanitaires, économiques et sociaux qui se profilent.
Il me semblait que ce temps d'incertitude serait l'occasion de resserrer des liens, de revenir à l'essentiel, de balayer les petits soucis mais il a fait naître des crispations, des comportements déconcertants, de l'agressivité parfois. Pour ma part je reste confiante, fidèle à mes valeurs, entourée de ceux que j'aime, consciente de la chance que nous avons.
"Je nous souhaite d'aimer.
Je nous souhaite la folie de croire
que le monde peut être transformé,
c'est-à-dire plus juste et plus fraternel". Jean Ristat